Technique souvent utilisée pour réguler les effets du stress ou la perception de la douleur, l’autohypnose est une pratique encore peu utilisée en France.
Cette pratique est notamment prisée des adeptes de la méditation et de la relaxation, car l’autohypnose permettrait de gérer plus efficacement certaines phobies, de calmer certains troubles ou de diminuer l’anxiété. Mais comment fonctionne l’autohypnose ? Et quels peuvent être ses effets réels sur la santé ?
L’autohypnose peut se définir très simplement : il s’agit d’hypnose, appliquée… à soi-même. Approcher l’autohypnose revient donc à comprendre les bases de l’hypnose.
Dans notre société contemporaine, l’hypnose est parfois considérée comme une pratique peu sérieuse car liée au monde du spectacle ou du divertissement. Pourtant, il s’agit d’une technique ancienne, utilisée en Occident depuis au moins deux siècles, et qui est aujourd’hui non seulement pratiquée dans le cadre d’interventions chirurgicales mais aussi pour faciliter certains cheminements psychologiques ou psychanalytiques.
L’hypnose doit permettre au patient d’atteindre un état de conscience modifié, qui facilitera une concentration et une attention focalisée sur l’inconscient, et non sur le monde extérieur. L’état d’hypnose « détourne » de certains éléments et permet de se concentrer sur d’autres, jusqu’alors inaccessibles.
L’autohypnose n’est rien d’autre que la recherche d’un état de conscience profond, permettant au système nerveux de répondre différemment face à nos angoisses ou douleurs. Reste à savoir comment l’on peut « atteindre » cet état apparemment bienfaisant.
Les prémices d’une séance d’autohypnose ressemblent à s’y méprendre à ceux d’une séance de méditation : on privilégie un environnement calme et agréable, où l’on sera seul et confortablement installé. En position assise ou couchée, on peut d’abord pratiquer la respiration abdominale pour préparer la séance et se détendre doucement.
Une fois parfaitement serein, il s’agit d’amplifier cet état de relaxation pour entrer dans un état d’hypnose. La plupart des techniques d’autohypnose proposent de contracter certaines parties de son corps (pieds, orteils, fessiers, abdominaux) et de répéter des grandes inspirations/expirations pour évacuer les tensions.
Le recours à l’imagination est important non seulement pour atteindre l’hypnose mais aussi pour s’autosuggérer des messages positifs, par rapport à l’objectif initialement défini (arrêter de fumer, retrouver confiance en soi, combattre une phobie…).
Ce sont ces messages positifs, libérés par nous-même lors de l’hypnose, qui vont être bienfaisants non seulement pour notre cerveau mais aussi pour notre corps. L’autohypnose est l’occasion de « se parler à soi-même » et de se convaincre, par un système d’autosuggestion, que l’on peut atteindre notre but.
On peut pratiquer l’autohypnose à n’importe quel moment de la journée, même si certains spécialistes préconisent davantage le matin, lors du réveil : l’esprit est encore « en repos » et il est alors plus facile d’atteindre un état de conscience de qualité. Les techniques et exercices d’autohypnose sont nombreux, et doivent être adaptés en fonction de votre réceptivité à chacun d’entre eux. Une séance d’autohypnose est relativement courte : comptez 10 à 30 minutes en moyenne, parfois plus en fonction du temps que vous mettez à entrer en état de conscience hypnotique, aussi appelée « transe hypnotique ».
L’autohypnose doit être utilisée pour atteindre un objectif précis, but que vous aurez fixé avant toute séance. Que vous souhaitiez retrouver confiance en vous, combattre le stress ou perdre du poids, l’autohypnose peut vous aider à condition :
Que vous ayez envie de pratiquer l’autohypnose ;
Que vous acceptiez que vos premières séances d’autohypnose ne soient pas forcément une réussite ;
En effet, il n’est pas toujours facile de « lâcher prise » et de parvenir à un état de conscience suffisant pour que l’autohypnose fasse son œuvre. Comme toute pratique, le débutant s’améliorera au fil du temps et parviendra à trouver ses propres mécaniques.
Parler des effets de l’autohypnose revient à poser à la question « est-ce que ça marche ? ». Question épineuse tant l’hypnose et l’autohypnose restent complexes à approcher : en effet, ces disciplines peuvent avoir des effets et des résultats complètement différents d’un individu à un autre.
Cependant, des études scientifiques ont mis en lumière l’efficacité de la méditation et des techniques de pleine conscience sur l’activité cérébrale. Autrement dit : oui, l’autohypnose peut avoir des effets bénéfiques sur votre santé mentale et physique. L’autohypnose, en agissant sur le système nerveux, permet de modifier notre comportement ou notre ressentiment face à des situations stressantes ou hostiles.
Pour autant, l’autohypnose peut-elle fonctionner pour n’importe quel individu ? Les mécanismes neurologiques impliqués lors de ces états de conscience ne sont pas encore tous connus par la science, et l’expérience a montré que certains individus sont moins « réceptifs » à l’hypnose que d’autres. Si l’autohypnose n’est évidemment pas le « remède miracle » à n’importe quelle pathologie psychique, c’est une pratique qui est sans danger et qui mérite d’être testée avant d’être jugée.
